Les soldes intermediaires de gestion : comprendre pour mieux decider

Dans un contexte économique toujours plus concurrentiel, la maîtrise des indicateurs financiers est primordiale pour assurer la bonne santé et le développement d’une entreprise. Parmi ces indicateurs, les soldes intermédiaires de gestion (SIG) permettent d’analyser les performances d’une société et d’établir un diagnostic précis pour prendre les meilleures décisions stratégiques.

Les soldes intermédiaires de gestion : qu’est-ce que c’est ?

Les soldes intermédiaires de gestion constituent une méthode d’analyse issue de la comptabilité analytique. Ils permettent d’évaluer la profitabilité d’une entreprise en décomposant son résultat net en plusieurs étapes successives qui correspondent à l’organisation du compte de résultat.

Les trois catégories de soldes intermédiaires de gestion

On distingue généralement trois catégories de soldes intermédiaires de gestion :

1. Les SIG liés au chiffre d’affaires

Ils permettent d’évaluer l’efficacité commerciale de l’entreprise grâce à l’écart entre le chiffre d’affaires réalisé et les ventes prévues. Ces soldes sont principalement constitués de la marge sur coûts variables, du taux de marge et du taux de marque.

2. Les SIG liés aux charges opérationnelles

Ils permettent d’évaluer le poids des charges opérationnelles dans l’entreprise et de déterminer si elles sont en adéquation avec les objectifs fixés. Ces soldes comprennent notamment l’excédent brut d’exploitation et le résultat d’exploitation.

3. Les SIG liés au résultat net

Ils mesurent la rentabilité finale de l’entreprise en intégrant toutes les autres sources de revenus et charges, telles que les éléments financiers et les impôts. Ils donnent une vision globale de la performance de l’entreprise et servent de base pour établir des prévisions concernant sa pérennité.

Comment analyser les soldes intermédiaires de gestion ?

Afin de bien comprendre les résultats issus des soldes intermédiaires de gestion et d’en tirer les bonnes conclusions, il est essentiel de suivre quelques règles :

Adopter un point de vue chronologique

L’analyse doit être progressive, c’est-à-dire partir du chiffre d’affaires et remonter jusqu’au résultat net. Ainsi, on peut aisément comparer les différents soldes entre eux et repérer d’éventuelles anomalies ou points d’amélioration à chaque étape du compte de résultat.

Tenir compte du contexte de l’entreprise

Il faut prendre en considération la taille de l’entreprise, son secteur d’activité, sa structure juridique et ses objectifs, car ces critères influent sur les soldes intermédiaires de gestion. Par exemple, une entreprise du secteur des services aura un taux de marge différent de celui d’une entreprise industrielle.

Favoriser la comparaison

Les résultats obtenus grâce aux soldes intermédiaires de gestion sont intéressants à étudier sur plusieurs années et par rapport à d’autres entreprises du même secteur. Ainsi, il est possible de se situer par rapport à la concurrence et d’évaluer son évolution dans le temps.

Quelques exemples de soldes intermédiaires de gestion utiles pour déterminer sa stratégie

La marge brute

Ce premier solde intermédiaire de gestion permet de mesurer l’envergure commerciale de l’entreprise en mettant en relation le chiffre d’affaires HT et le coût d’achat des marchandises vendues. Une marge brute faible peut indiquer des marges insuffisantes sur les produits ou des prix de vente trop bas.

La valeur ajoutée

Elle correspond au surplus créé par l’entreprise entre les ventes et les consommations (achats, stocks…). Ce solde permet d’évaluer l’apport de l’entreprise à la création de richesse et son niveau d’indépendance vis-à-vis de ses fournisseurs.

L’excédent brut d’exploitation (ebe)

Il mesure le résultat économique issu de l’activité première de l’entreprise, c’est-à-dire avant les revenus financiers et les impôts. Un EBE positif témoigne d’une rentabilité d’exploitation favorable, tandis qu’un EBE négatif peut révéler un problème de gestion ou des investissements trop lourds.

Le résultat d’exploitation

Ce solde prend en compte l’ensemble des charges et produits relevant de l’activité normale et courante de l’entreprise. Un résultat d’exploitation négatif doit alerter sur une possible détérioration de la situation financière de l’entreprise et conduire à envisager des mesures correctrices pour redresser la barre.

Agir en fonction des soldes intermédiaires de gestion : exemples de mesures stratégiques

Au regard des diagnoses opérés grâce aux soldes intermédiaires de gestion, plusieurs axes de réflexion et actions sont envisageables :

– Si la marge brute s’avère insuffisante, il pourrait être pertinent de négocier avec ses fournisseurs ou de revoir sa politique tarifaire.

– En cas de valeur ajoutée faible, mieux vaut réfléchir à la pertinence du modèle économique et adapter les activités pour créer davantage de richesse.

– Afin d’améliorer un EBE négatif, il est important de se concentrer sur les coûts internes et d’évaluer le ROI des investissements engagés.

– Face à un résultat d’exploitation décevant, il convient d’identifier les sources de coûts et de revenus associées pour agir sur ces leviers.

En somme, les soldes intermédiaires de gestion sont un instrument d’évaluation et d’aide à la décision performant pour les entreprises. En les utilisant de manière méthodique et rigoureuse, il est possible de diagnostiquer leur situation financière et de déterminer la marche à suivre pour en améliorer le cours.

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